Jardin

Taille des fruitiers : le coupe-branche incontournable

Pour la taille d’un arbre fruitier, comme dans nombreuses tâches du jardinier, il n’existe pas qu’une seule façon. Toutes sont bonnes, à condition de respecter certaines règles de base qui varient en fonction du fruitier.

Première règle : comment couper

Qu’il s’agisse d’une grosse branche nécessitant un coupe-branche, ou d’une jeune pousse que vous taillerez au sécateur, il faut toujours couper près d’un bourgeon ou de la jonction avec une pousse. Sinon, j’en ai fait les frais trop souvent, la partie au-dessus du bourgeon restant dépérit et peut entraîner de graves problèmes de santé pour l’arbre fruitier.

Autre élément à prendre en compte dans votre coupe, le poids de la branche. Si une branche est très grosse, l’utilisation du coupe-branche nécessitant vos deux mains, vous ne pourrez pas retenir la branche ; le poids va l’entraîner vers le bas trop vite et vous obtiendrez une déchirure au lieu d’une coupe bien nette. Pour éviter ce problème, quand je ne peux pas me faire aider, je coupe la branche en plusieurs fois, par petits tronçons de 15 – 20 centimètres.

Pour finir, vérifiez que votre coupe est bien nette et, si ce n’est pas le cas, nettoyez bien les lambeaux d’écorce avec un couteau propre et bien acéré (et n’oubliez pas de nettoyer votre outil en fin de saison !). Vous pouvez ajouter un cicatrisant, mais cette pratique est de plus en plus contestée.

Deuxième règle : la taille de formation avant la fructification

Après la plantation de vos fruitiers, vous devrez les tailler pour leur donner la forme souhaitée. Pour certains fruitiers, la taille de formation peut prendre deux ou trois ans. Il faut d’abord que le cordon se développe au-dessus du point de greffe (le scion), puis laisser se développer les ramifications latérales en espaçant les branches et en aérant le centre de l’arbre, de sorte que tous les fruits aient de la lumière. Ce procédé nécessite un coupe-branche pour atteindre les ramifications centrales sans abîmer les branches latérales.

Certains arbres fruitiers produisent leurs fruits à l’extrémité des plus longues pousses et si vous supprimez les longues tiges, vous risquez d’interrompre le processus de fructification. D’autres fruitiers, comme les pêchers, produisent leurs fruits sur la pousse de l’année précédente. Vous devez donc tailler avec pour objectif de favoriser le développement des jeunes pousses. Quand vous taillerez pour la production des fruits, vous veillerez à conserver la silhouette de vos fruitiers, en supprimant les branches mortes ou abîmées et en éliminant les pousses faibles, les branches qui s’entrecroisent ou celles qui « surpeuplent » vos arbres.

En tout état de cause, il faut laisser le temps au fruitier de bien se charpenter avant de favoriser la fructification. En actionnant votre coupe-branche trop tôt pour courber les branches vers le bas et ralentir ainsi la circulation de la sève, ce qui va favoriser la production du fruit, vous risquez d’obtenir le contraire : un arbre sans fruit en pleine saison.

Le coupe-branche efficace, avec modération

Vous l’aurez compris, tailler des arbres fruitiers n’est pas si évident. Alors parfois, on est tenté de laisser se développer les rameaux chargés de fruits. Attention cependant à certains fruitiers (pommiers, poiriers) dont le trop-plein de fruits risque de fatiguer le porte-greffe.

Ne pas tailler présente un autre risque : à un moment donné, vous allez devoir faire un rajeunissement de votre arbre et cette taille sévère retardera plus tard la fructification. Une taille annuelle est donc recommandée, parfois même tous les deux ans, alternant une année de taille et une année de fructification. En taillant trop souvent, vous pourriez favoriser le développement des gourmands, ces rameaux qui ne donnent jamais de fruits et qui « pompent » toute la sève de vos arbres.

Un avantage important est que vous n’aurez pas besoin d’un matériel sophistiqué : un sécateur et un coupe-branche seront sans doute suffisants.

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